Charles Zajtman

Charles Zajtman

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Charles Zajtman, était parisien réfugié à Décines avec sa famille et élève à l’école Jean Jaurès. Il est raflé en juillet 1944 à Décines parce qu’il est juif. Il sera déporté le 11 août 1944 par le convoi numéro 78. Séparé de ses parents et de son frère qui mourront dans les chambres à gaz à peine arrivés à Auschwitz. Charles survivra quant à lui à cette déportation, devenant ainsi le plus jeune rescapé de France. A son retour, il avait 11 ans 1/2.

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L’histoire

La famille Zajtman habitait au 82 avenue Maréchal Pétain à Décines. Chaja (née Wagensztein à Varsovie en 1900) et Boruch Wolf (né en 1898 à Varsovie) ont eu 3 enfants. L’aîné, Henri (Izlama-Hersz), est né en 8 janvier 1925 et travaillait en tant que maroquinier. La deuxième enfant, Charles dit Charlot est né le 20 décembre 1933 et était élève à l’école Jean-Jaurès de Décines.

L’ensemble de la famille a été arrêtée le 29 juillet 1944 au matin par un groupe de miliciens du PPF et d’Allemands qui ont investit Décines. 6 juifs sont raflés, dont  Boruch, Chaja, Henri et Charles Zajtman, et emmenés à Montluc avant d'être déportés vers Auschwitz. Le 11 septembre 1944, ils sont déportés à Auschwitz par le convoi numéro 78 depuis le Fort de Montluc. A leur arrivée dans les camps, Chaja, Boruch et Henri sont emmenés dans les chambres à gaz où elle et ils trouveront la mort. Charles, lui, reviendra des camps de concentration à l’age de 12 ans et sera alors le plus jeune survivant de France. André Panczer, le cousin de Charles, témoigne de leur histoire.

En 1929, Boruch Zajtman quitte Varsovie pour la France. Il s’installe à Paris, où il exerce le métier de maroquinier. Son épouse Chaja et ses deux enfants, Hersz (Henri) et Marie, le rejoignent en 1931. En 1933, le couple à un nouvel enfant, Charles. Lorsque la guerre éclate, la famille réside toujours à Paris. En 1941 Marie Zajtman épouse Maurice Najman. Tous deux, dans les rangs d’organisations communistes, sont alors membres de la Résistance : Marie milite avec Henri Krasucki, tandis que Maurice est aux cotés de Charles Wolmark. C’est en raison de leur activité dans la Résistance qu’ils gagnent Décines : en mars 1942 Maurice Najman, se sentant en danger, quitte Paris et trouve refuge à Décines-Charpieu, où l’ensemble de la famille Zajtman le rejoint : d’abord Marie en avril, puis au début de l’été 1942 Boruch, suivi d’Henri en juin puis, enfin Chaja, accompagnés de leurs fils cadet, Charles, arrivent début juillet. Ils échappent ainsi à la rafle du Vel d’Hiv, les 16 et 17 juillet 1942. Parmi
les 12000 personnes raflées figure la famille de Maurice Najman : ses parents, ses sœurs et son frère sont arrêtés et déportés à Auschwitz.
A Décines, Maurice Najman et Marie reprennent leur activité et mettent en place une section du mouvement de Résistance l’Union de la jeunesse juive. La famille Zajtman réside à Décines jusqu’à l’été 1944, période où Allemands et collaborateurs multiplient les rafles contre les Juifs dans la
banlieue lyonnaise. Le 28 juillet au matin un groupe de PPF et d’Allemands investit Décines pour procéder à l’une de ces rafles. La maison où réside les Zajtman est l’une des premières à être visée.
Marie réussit à échapper aux PPF et à prévenir Maurice, puis trouve refuge chez des habitants de Décines. Cependant Boruch, Chaja, Henri et Charles Zajtman ont été arrêtés. Avec au moins deux autres personnes également capturées, ils sont emmenés à Montluc. Ils y sont détenus jusqu’au 11 août 1944, date à laquelle les Allemands organisent un «transfert » de prisonniers : au lieu de se rendre à Paris, sa destination initiale, le convoi est dérouté à destination d’Auschwitz-Birkenau. Après avoir été relégués pendant quelques jours dans le camp tsigane à Birkenau, les déportés subissent la « sélection » : il semble que Boruch Zajtman a alors été envoyé à la chambre à gaz. En revanche, alors que les enfants de moins de 16 ans sont systématiquement envoyés à la chambre à gaz à leur arrivée au camp, Charles, d’une corpulence au-dessus de la moyenne pour son âge, est retenu avec Chaja et Henri parmi ceux jugés « aptes au travail ». Tous trois survivent à Auschwitz jusqu’au 18 janvier, date à laquelle les SS évacuent le camp en organisant les « marches de la mort » : 60 000 déportés sont jetés sur les routes, à destination de divers camps de concentration situés dans l’ouest du Reich. Henri Zajtman semble avoir atteint le camp de Flossenburg avant de disparaître. Chaja
disparaît également lors des « marches de la mort ». Seul Charles réussit à survivre : il atteint le camp de Nordhausen, d’où il s’évade en compagnie de quatre adultes. Ils traversent alors l’Allemagne, franchissent le Rhin et atteignent dans le courant du mois de mars 1945 Mulhouse, où ils sont pris en charge par des soldats de l’armée canadienne. Charles et ses compagnons d’évasion sont ramenés en jeep jusqu’à Paris, gare de l’Est. A cette date le centre d’accueil des déportés du Lutetia n’existe pas encore. Après quelques jours à Paris, Charles revient à Lyon, seul déporté parmi un convoi de prisonniers de guerre rapatriés, à la gare de Perrache où l’attendent Marie et Maurice. Il a alors 12 ans.

© Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère © Déportés de l'Isère, 1942-1943-1944, Presses Universitaires de Grenoble, 2005 .

 

Les documents de la famille Zajtman